1930 - Le PMU
Depuis la loi du autorisant
le pari mutuel, on ne peut parier sur les courses de chevaux que sur
les hippodromes. Ceux qui ne peuvent s’y rendre sont placés devant
l’alternative : ou s’abstenir, ou confier leurs paris à des
« bookmakers » agissant illégalement. Le prospère commerce des paris
clandestins, dont la répression s’avère difficile, ne fait pas l’affaire
des sociétés de courses organisatrices, ni de l’État, tous deux privés
d’importants revenus leur échappant. Et cette situation inquiète plus
que jamais un milieu agricole directement concerné, celui de l’élevage,
destinataire d’une part des prélèvements sur les paris. On s’accorde
enfin pour combattre les clandestins, le meilleur moyen étant de les
concurrencer sur leur propre terrain, c’est-à-dire en ville. Le débat
est ouvert au printemps 1930. Faut-il permettre l’enregistrement des
paris sur les courses en dehors des hippodromes ? Opposants : les
défenseurs de la vertu et d’une certaine morale. Favorables : les
pragmatiques. On ne peut empêcher les gens de parier. Permettons leur de
parier hors des hippodromes. L’élevage et l’État percevront des
recettes supplémentaires qui leur échappent jusqu’alors. Pour ce faire,
il suffit de supprimer six mots « sur leurs champs de courses
exclusivement » figurant dans l’article 5 de la loi du autorisant le pari mutuel. Cette suppression est votée par la Chambre des députés le . Ainsi la loi de finances du (article
186) permet l’extension du pari mutuel hors des hippodromes. La
conception du pari mutuel urbain est reconnue officiellement par un
décret publié le .
Les sociétés organisatrices de courses, tout en gardant la haute
direction, décident de confier l’organisation matérielle du pari mutuel
urbain à une gérance réunissant des spécialistes (trois représentants de
la Société Oller et André Carrus du Pari mutuel Chauvin) dont elles
utilisent déjà les services sur les hippodromes.